Matthew c’est notre James Bond à nous ! Tout droit venu de sa Grande Bretagne natale où il était ouvrier agricole, il est arrivé en France il y a maintenant 30 ans. Venu avec sa mère pour apprendre le français, tout en travaillant dans la ferme voisine, il y rencontre Marjolaine sa femme, charmée par son courage… « so gentleman » ! La ferme qui les accueille est entourée d’un large manteau forestier, ils y développent leur activité ; Matthew y exerce le métier d’éleveur qui le passionne tant. Quand on lui demande pourquoi il a choisi cette voie, il nous répond tout simplement : « J’ai eu de la chance dans mon parcours de vie, je fais ce que j’aime et avec passion » Seul son léger accent britannique et ses deux vieilles Land Rovers, dont il est tombé amoureux des moteurs, nous rappelle qu’il nous vient de chez nos voisins les anglais.
Son exploitation, au sud du Parc naturel régional de La Brenne, s’étend sur 170 hectares de terres majoritairement hydromorphes. Ces dernières sont régulièrement saturées en eau durant l’hiver et sont bordées d’un magnifique étang, typique de la région. Sur celles-ci, Matthew élève 100 mère-vaches, toutes des limousines. En Bio depuis plus de 12 ans, c’était pour lui une évidence puisqu’il appliquait déjà des méthodes bio lorsqu’il a commencé en conventionnel. Qu’est ce que cela a changé ? Les vers de terre ont établi résidence dans les sols sains et naturels de la ferme, ramenant des oiseaux de prairies et améliorant la biodiversité du site.
Les prairies sont en rotation : 4 ans en prairie 2 en cultures. Il s’assure alors de la bonne santé des sols et laisse le temps à la terre de se régénérer. En pâturage tournant, ses vaches changent de prairie tous les 4/5 jours environ. L’herbe et les trèfles ont alors tout le temps nécessaire pour repousser correctement. Les mâles et les femelles peuvent s’accoupler naturellement toute l’année. Le confort des bâtiments en bois permet de rentrer les animaux au gré des besoins, pour les soigner ou suivant la rigueur des saisons. Sa ferme et les techniques agricoles mentionnées lui permettent d’avoir un impact positif sur l’environnement qu’il complète avec des panneaux photovoltaïques placés sur les bâtiments.
À côté des vaches, sa famille élève quelques poules et un petit potager permet de faire pousser quelques légumes en fonction des saisons.
La limousine, vache allaitante, est parfaitement adaptée à l’environnement de la ferme. Rustiques et autonomes lors des naissances, elles partagent la vie de Matthew depuis 25 ans et il ne changerait cela pour rien au monde. Il passe beaucoup de temps avec elles et cela se ressent : calmes et dociles elles accourent lorsqu’elles entendent sa voix. Matthew a ses petites favorites : il les appelle les « grand-mères » comme Amélia. Elles sont, non seulement, rassurantes pour le reste du troupeau plus jeune, mais aussi de bonne compagnie pour notre éleveur qui passe les voir tous les jours, sans exception ! Pourquoi Amélia nous demanderez-vous ? C’est Marjolaine et les enfants qui ont choisi, car juste après la naissance, il avait fallu la nourrir au biberon plusieurs semaines. C’est rare, mais cela arrive parfois. Sinon les veaux restent habituellement jusqu’à 8 mois dans les jupons de leur mère à boire leur lait.
Ses bêtes sont nourries à l’herbe du pâturage la quasi-totalité de leur vie. En autosuffisance sur la ferme, il cultive et sème un mix de triticale, pois et féverole, consommé pour la finition des vaches.